Entre fleurs et créations, dans l’intimité de Cordelia de Castellane
En arrivant sur le chemin menant à la demeure de Cordelia de Castellane, on comprend immédiatement ce « lieu de conte de fées ». Située à une heure au nord de Paris, dans l’Oise, cette propriété est bien plus qu’une simple maison de campagne : elle est le reflet de l’âme de sa propriétaire.
Une demeure à l'image de sa créativité
« Mon style est spontané, il évolue selon mes envies », explique Cordelia en nous faisant traverser les pièces où cohabitent objets chinés, souvenirs de voyages et antiquités familiales. « J’ai voulu donner à cette maison un air d’avoir toujours été le lieu de nos souvenirs », confie-t-elle à propos de cette demeure acquise il y a 6 ans.
Dans les six chambres du bâtiment principal, on découvre un mélange harmonieux de tapisseries fleuries et de papiers peints imprimés qui recouvrent les murs et renforcent le charme du lieu. « Je n’ai pas de limites dans les mix », affirme-t-elle à propos de son approche décorative, citant l’influence déterminante d’Emanuel Ungaro, avec qui elle a travaillé dès l’âge de 16 ans : « Lui et sa femme m’ont appris à oser les mélanges. »
Le jardin son premier amour
« C’est vraiment là que tout naît, pour tous mes projets. C’est l’endroit où je me sens le mieux », confie-t-elle, évoquant ce jardin devenu son véritable laboratoire de création. Cette passion pour les jardins et les fleurs – qu’elle partage avec Christian Dior – l’a même conduite à créer sa propre ferme florale près de Paris.
« Je pense que cette maison m’a donné un lien très fort avec la vie privée de Monsieur Dior. Comme lui, j’aime partir chaque week-end m’exiler dans le jardin. Le jardinage était pour lui un ancrage, quelque chose qui lui rappelait sa mère, donc sa madeleine de Proust », explique-t-elle, traçant un parallèle émouvant avec le fondateur de la maison pour laquelle elle travaille.
C’est vraiment là que tout naît, pour tous mes projets.
Des trésors qui racontent une histoire
« J’aime que chaque objet raconte une histoire », dit-elle. Parmi les pièces qui lui sont les plus chères, elle évoque « une très belle table de Madeleine Castaing que j’ai chinée » et « de petites appliques aux abat-jour magnifiques » ayant appartenu à Hubert de Givenchy. Dans les dépendances rénovées, Cordelia a choisi un papier peint toile de Jouy – un clin d’oeil à Christian Dior, qui affectionnait particulièrement ce motif. « Travailler pour Dior n’est pas qu’un métier, c’est entrer dans un univers qui résonne profondément avec ma sensibilité », affirme cette directrice artistique de Baby Dior et de Dior Maison.
Un retour aux sources
Cordelia revient sur son parcours impressionnant. Entrée chez Chanel à seulement 13 ans, elle passe ensuite 10 ans chez Ungaro avant de lancer sa propre marque de vêtements pour enfants, C de C, en 2008. Aujourd’hui, elle jongle entre ses responsabilités chez Dior et de nombreux projets : la décoration de l’abbaye des Vaux-de-Cernay, la rénovation du restaurant Laurent, ou encore le renouveau des boutiques Ladurée.
Cette demeure marque aussi un retour à ses racines : « J’ai grandi dans la nature. Et cette maison m’a permis d’y revenir ». Cette acquisition coïncide avec un tournant à la fois dans sa vie personnelle et professionnelle : « Elle est arrivée à un moment où beaucoup de choses changeaient. Je venais de perdre mon père… et de lancer mon studio. La nature m’a rendue plus heureuse. Elle m’a redonné du bonheur ».
L'art floral
Ambassadrice de l’art de vivre, Cordelia partage avec nous sa vision de la beauté naturelle et de l’élégance à la française.
Comment définiriez-vous l’art floral ?
C’est quelque chose de spontané qui respecte les saisons plus que de l’art en soi.
D’où vient votre amour des fleurs ?
Cela vient de mon enfance. C’est un héritage de ma grand-mère et de ma maman. Je ne conçois pas une maison sans un beau bouquet de fleurs.
Pouvez-vous nous présenter votre café-fleuristerie ?
J’ai voulu ramener un bout de campagne à Paris, avec des fleurs de mon jardin au printemps et en été, mes tasses chinées, mes tissus et imprimés. C’est une petite parenthèse dans la ville. On peut déguster un thé ou un latte accompagné d’une délicieuse pâtisserie dans ce cadre enchanteur.
J’ai voulu ramener un bout de la campagne à Paris.